L’association professionnelle phare du secteur des jeux d’argent en Russie exhorte les législateurs à abandonner le projet d’un nouveau casino approuvé par l’État en République de l’Altaï au profit d’une alternative basée à Moscou. Selon le média russe RTVI, cette déclaration émane d’Igor Ballo, président de l’Association des Professionnels de l’Industrie du Jeu (ADIB).
Au début du mois, le Ministère des Finances a publié un projet de loi visant à créer une nouvelle zone de jeu spécialisée dans la République de l’Altaï, au sud de la Russie. Cette région accueille déjà la zone de jeu Siberian Coin, l’une des quatre zones de jeu autorisées dans le pays. Parallèlement, la Douma d’État a approuvé le lancement de la zone de jeu Primorye dans la région du Primorsky Krai en Extrême-Orient russe.
Des zones de jeux fonctionnent également à Yantarnaya dans l’enclave de Kaliningrad et à Krasnaya Polyana, près de la station balnéaire de Sotchi. Actuellement, un seul casino, l’Altai Palace, opère dans la zone de Siberian Coin. Cependant, la proposition souhaite que les législateurs donnent leur feu vert à une nouvelle zone dans l’Altaï. Le ministère affirme que ce plan contribuerait à développer l’économie de l’Altaï, à accroître le nombre de touristes et à créer de nouveaux emplois pour les habitants.
Igor Ballo, cependant, a critiqué ce plan en le qualifiant davantage de « coup de communication que de proposition viable ». Il a expliqué ne pas comprendre la logique de cette initiative, estimant qu’il s’agit simplement d’une opération de relations publiques. Selon lui, les zones de jeu en Russie n’ont pas réussi à « prouver leur valeur » et ne fonctionnent « très mal », à l’exception notable de Sotchi et peut-être de Primorye. Ballo a suggéré qu’il serait plus logique de créer une zone de casino dans la région de Moscou.
Il a argumenté : « Qui ira jouer dans l’Altaï ? Qui se rendra là-bas ? Pas les touristes chinois, car ils ont Primorye. Pour qui est-ce fait ? Le ministère ferait mieux de créer une zone dans la région de Moscou, pour Moscou. » Selon le président de l’ADIB, un tel casino serait « réalisable » et une « option viable » car « Moscou dispose de beaucoup d’argent et attire un grand nombre de touristes ».
Malgré le scepticisme de Ballo, les chiffres montrent une croissance dans la région de l’Altaï. Au cours de l’année fiscale 2024, les revenus de Siberian Coin ont augmenté de 17 % d’une année sur l’autre. L’Altai Palace a également enregistré une croissance des revenus de plus de 58 % en 2023, avec un chiffre d’affaires total atteignant 13,3 millions de dollars l’année dernière.
Cependant, les perspectives pour Primorye paraissent encore plus prometteuses. Le mois dernier, un investisseur chinois a signé un accord de 194 millions de dollars pour construire un nouveau complexe de casino dans la zone. Avec le réchauffement des relations entre Pékin et Moscou, le nombre de touristes chinois arrivant en Russie augmente rapidement. Les deux pays permettent désormais aux touristes de voyager sans visa. Les données de l’Association des Tour-opérateurs de Russie montrent que le nombre de touristes chinois voyageant via les tour-opérateurs a été multiplié par 4,2 par rapport aux chiffres de 2023.
Les statistiques d’immigration russes indiquent qu’au premier trimestre 2025, le pays a enregistré une augmentation de 7,9 % du nombre d’arrivées par rapport à l’année précédente, incluant près de 107 000 touristes chinois. Ce contexte de relations sino-russes s’améliorant et la croissance des arrivées touristiques pourraient donner un élan significatif aux zones de jeux en Russie.
Malgré les données positives, la position de l’ADIB ne change pas : une implantation à Moscou offrirait un potentiel inexploité considérable. Tandis que certains soulignent les bénéfices économiques pour des régions moins développées, d’autres insistent sur la nécessité de se concentrer sur les zones déjà attractives et lucratives comme Moscou pour maximiser les retours sur investissement.

Luc Lemaire est un blogueur passionné qui adore écrire sur les casinos et l’industrie du jeu. Joueur à temps partiel depuis plusieurs années, il est fasciné par la psychologie du jeu.