Les procureurs publics sud-coréens ont demandé à un tribunal de condamner à cinq ans de prison un fonctionnaire qui a avoué avoir « dilapidé » des fonds détournés d’un budget public sur des plateformes de jeux en ligne.
Selon le journal sud-coréen Seoul Shinmun, un homme d’une trentaine d’années, dont l’identité n’a pas été révélée, a admis avoir volé environ 408 000 dollars à un fonds de gestion des déchets. L’homme aurait commencé à détourner de l’argent de son employeur, la mairie de Jeju, en 2018. Les procureurs ont informé la cour qu’il a ainsi effectué environ 1 100 retraits supplémentaires du fonds.
Les responsables de l’accusation ont formulé leur demande lors de l’audience finale de l’affaire devant la division criminelle du tribunal de district de Jeju. Ils ont également demandé à un panel de juges d’imposer une amende de 601 066 040 wons (408 397 dollars).
La cour a appris que l’homme avait effectué son premier vol illicite sur le fonds en avril 2018. Il a ensuite continué à retirer de l’argent du fonds jusqu’en juillet 2025. Les procureurs ont précisé que l’homme travaillait dans le département de l’environnement de la ville, qui fournit des sacs poubelles aux détaillants locaux.
En Corée du Sud, la plupart des régions exigent que les citoyens se débarrassent des déchets généraux dans des sacs poubelles dédiés, dont le prix est fixé selon leur volume.
Dans le district de Yongdongpo à Séoul, des sacs poubelles remplissent les trottoirs, un rappel visible du système de gestion des déchets. Cependant, dans cette affaire, ce n’était pas simplement une question de déchets, mais de fonds publics détournés.
Les procureurs coréens ont affirmé que le crime était systématique. Selon leurs déclarations, l’homme livrait des colis de sacs poubelles aux points de vente désignés, où il recevait le paiement en espèces. Mais au lieu d’enregistrer ces paiements dans le système de la mairie, il marquait les commandes comme annulées et empochait l’argent.
Les responsables ont indiqué que l’homme avait « gaspillé » l’argent sur des sites de jeux en ligne, utilisant une partie des fonds pour régler ses factures et acheter des jeux vidéo. « Il a utilisé la majorité de l’argent détourné sur des sites de jeu et n’a pas remboursé son employeur, » a déclaré un procureur devant le tribunal.
Cependant, le prévenu a plaidé pour la clémence, déclarant au tribunal : « Je suis désolé d’avoir terni la réputation non seulement de mes collègues mais aussi du système administratif de Jeju. » Il a ajouté qu’il ne ferait « aucune excuse ni fournirait aucun alibi. » Le prévenu a conclu en promettant de rembourser l’argent qu’il avait détourné. « Je demande au tribunal de faire preuve de clémence afin que je puisse rembourser chaque centime dès que possible, » a-t-il dit.
Il est intéressant de noter qu’au début de ce mois, le géant bancaire sud-coréen Hana Financial Group a annoncé son engagement à investir plus de 4 millions de dollars dans des programmes de prévention du jeu chez les jeunes au cours des cinq prochaines années. Cette initiative souligne l’inquiétude croissante face à l’impact du jeu en ligne dans le pays.
D’un autre point de vue, certains analystes soulignent que la dépendance au jeu est souvent liée à des problèmes personnels et économiques plus profonds et que des solutions répressives seules ne suffisent pas à résoudre le problème. Ils suggèrent que des efforts conjoints de prévention et de prise en charge sont nécessaires pour s’attaquer efficacement à cette question.
En conclusion, cette affaire met en lumière les défis complexes auxquels la Corée du Sud est confrontée dans sa gestion des fonds publics et la nécessité d’une surveillance plus stricte ainsi que de meilleures politiques de prévention du jeu. Alors que la justice poursuit son cours, la société doit réfléchir à des moyens efficaces pour empêcher de tels abus à l’avenir.

Luc Lemaire est un blogueur passionné qui adore écrire sur les casinos et l’industrie du jeu. Joueur à temps partiel depuis plusieurs années, il est fasciné par la psychologie du jeu.