Nigel Baker, un homme de 56 ans, a escroqué des femmes rencontrées sur l’application de rencontres Plenty of Fish, détournant plus de 1 million de dollars pour financer ses jeux d’argent. Condamné à 17 ans de prison par le tribunal de Snaresbrook à Londres, il a été qualifié de « charlatan » par le juge Charles Falk lors du verdict rendu ce lundi. Tandis qu’il était emmené, Baker a murmuré d’un ton cynique « Joyeux Noël ».
Le tribunal a révélé que Baker incitait ses victimes à contracter des prêts allant jusqu’à 200 000 livres (environ 266 000 dollars) et à vendre leurs maisons pour investir dans ce qu’il prétendait être une entreprise de paris sans risque. Cependant, il s’est avéré que l’argent n’était jamais remboursé. En réalité, Baker utilisait ces fonds pour jouer en ligne, notamment sur Betfair, où il accumulait des pertes de près de 4 millions de livres (5,34 millions de dollars).
Ce n’est pas la première fois qu’un joueur tente de récupérer ses pertes auprès d’opérateurs de paris. La semaine dernière, Lee Gibson a échoué dans sa poursuite contre Betfair, propriété de Flutter, visant à les tenir responsables de ne pas avoir empêché ses comportements de jeu compulsif. Le tribunal a rejeté sa demande, soulignant que Gibson devait assumer la responsabilité de ses pertes.
La défense de Baker, assurée par l’avocat Alexander Williams, a mis en avant que Baker souffrait de stress post-traumatique depuis l’accident du bateau Marchioness en 1989, qui avait fait 51 victimes. Malgré cette défense, le tribunal est resté ferme sur sa condamnation, soulignant que d’autres victimes se sont manifestées, bien que leurs allégations n’aient pas été examinées lors du procès.
Entre 2012 et 2020, les escroqueries de Baker ont suivi un schéma répétitif : dès qu’il avait épuisé les ressources d’une femme, il retournait sur les applications de rencontres pour cibler une nouvelle victime. Le juge Falk a dénoncé sans détour son manque d’empathie : « Votre but était purement financier. Vous ne vous souciiez pas d’elles, exploitant sans pitié leur confiance. Quand elles avaient tout perdu, ou que vous le pensiez, vous les abandonniez pour votre prochaine cible. »
Pour obtenir encore plus d’argent, Baker usait de diverses histoires. Il a prétendu à une femme qu’un gang londonien le tuerait si elle ne lui transférait pas 50 000 livres (67 000 dollars). Une autre victime, ayant donné 80 000 livres (106 000 dollars), a témoigné de son sentiment de honte et d’exploitation : « Il est un prédateur dangereux sans morale. Réaliser cela m’a laissée avec un profond sentiment de violation. Le savoir m’a laissée avec une sensation de dégoût physique. »
Ces affaires ne sont pas isolées. Plus tôt cette année, un autre joueur au Royaume-Uni a été condamné à deux ans et demi de prison pour avoir volé 68 identités et plus de 200 000 dollars pour financer son addiction.
Ce type d’escroquerie met en lumière les vulnérabilités exacerbées par les plateformes numériques et l’essor des jeux d’argent en ligne. Bien que les victimes aient été séduites par les promesses de Baker, la situation souligne l’importance d’une éducation financière et d’une vigilance accrue sur ces plateformes.
D’un autre côté, certains soulignent que les plateformes de jeu pourraient renforcer leurs alertes pour identifier les comportements problématiques, même si la responsabilité personnelle reste un facteur clé. Les discussions autour de la régulation des jeux d’argent en ligne continuent de diviser, entre liberté individuelle et protection des consommateurs à risque.
En tout état de cause, la condamnation de Nigel Baker sert de rappel sévère des conséquences légales et morales de telles escroqueries, incitant à une vigilance et une prévention accrues contre de futurs abus dans l’univers toujours en expansion des rencontres et paris en ligne.

Luc Lemaire est un blogueur passionné qui adore écrire sur les casinos et l’industrie du jeu. Joueur à temps partiel depuis plusieurs années, il est fasciné par la psychologie du jeu.