Saisie de 50,3 Millions de Dollars d’Actifs Liés au Jeu en Ligne et au Trafic de Drogue par l’Agence Thaïlandaise Anti-Blanchiment

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Le 15 septembre 2025, l’agence thaïlandaise de lutte contre le blanchiment d’argent a saisi des actifs d’une valeur de plus de 1,6 milliard de bahts (50,3 millions de dollars), affirmant qu’ils sont liés à des réseaux de jeu en ligne, au trafic de drogue et à des escroqueries. Selon l’agence de presse thaïlandaise Infoquest, une partie des fonds confisqués serait également liée à des opérations de contrebande et à des ventes illégales de cigarettes électroniques.

Wittaya Nititham, le secrétaire général adjoint de l’Office thaïlandais anti-blanchiment d’argent (AMLO), a déclaré que le comité des transactions de l’organisme avait « décidé de prendre des mesures » dans 103 affaires criminelles. L’AMLO a annoncé avoir saisi 2 720 « articles », comprenant des espèces, des dépôts bancaires, des véhicules à moteur, des téléphones portables, des biens immobiliers et d’autres objets de valeur.

Dans plusieurs cas, l’agence thaïlandaise de lutte contre le blanchiment d’argent a demandé aux procureurs publics de solliciter les tribunaux pour transférer les actifs confisqués au Trésor. Environ 22 des affaires les plus importantes impliquent des actifs d’une valeur approximative de 207 millions de bahts (6,5 millions de dollars) chacun. La majorité de ces actifs ont été confisqués dans des affaires liées au jeu en ligne illégal et à la fraude. L’agence a également saisi 248 autres « articles » liés à des crimes moins importants en rapport avec le jeu en ligne, dont la valeur totale dépasse 326 millions de bahts (10,2 millions de dollars).

Dans au moins 11 affaires, l’agence souhaite que les tribunaux vendent les actifs pour aider à indemniser les victimes de fraude. Le 15 septembre, la radio FM 91 de Thaïlande a rapporté que Sonthiya Sawatdee, un avocat et activiste politique de premier plan, a demandé à l’agence d’enquêter sur les « escrocs et tripots cambodgiens ». Il a déclaré que les opérateurs de tripots « échangent des riels cambodgiens contre des bahts thaïlandais ».

Sonthiya a exhorté l’AMLO à enquêter sur la vente d’environ 70 milliards de bahts (2,2 milliards de dollars) d’or vers le Cambodge au cours des sept derniers mois. L’avocat a souligné qu’il est crucial pour Bangkok de « déterminer si des escrocs et tripots basés au Cambodge blanchissent de l’argent en Thaïlande ».

Le Cambodge et la Thaïlande sont toujours en proie à une crise frontalière résultant de divers différends territoriaux. Des observateurs affirment que les zones frontalières entre les deux pays sont devenues un foyer de criminalité liée à des casinos illégaux. Le nouveau Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a récemment déclaré qu’il « s’oppose au jeu comme moyen de stimuler l’économie ». Anutin a indiqué que son gouvernement examinera une décision de l’administration précédente visant à reclasser les tournois de poker en tant qu’événements sportifs.

L’administration de l’ancien Premier ministre Paetongtarn Shinawatra espérait mettre la Thaïlande sur la carte des tournois internationaux de poker. Paetongtarn souhaitait également permettre aux développeurs étrangers de construire des complexes de casino intégrés à Bangkok et dans d’autres grandes villes. Cela a soulevé un débat entre ceux qui voient dans le développement des infrastructures de jeux d’argent une opportunité économique et ceux qui craignent que ces entreprises n’attirent des activités criminelles, comme le blanchiment d’argent et la fraude.

Les observateurs de l’industrie soulignent que la saisie de ces actifs illustre l’engagement des autorités thaïlandaises à endiguer les flux financiers illicites et à protéger l’économie nationale. Cependant, certains experts mettent en garde contre les risques de stigmatisation des jeux d’argent en ligne, qui, s’ils étaient correctement réglementés, pourraient apporter des sources de revenus significatives et légales pour le gouvernement.

Le débat ouvert par la saisie met en lumière la complexité croissante de la gestion des activités de jeu dans un monde de plus en plus interconnecté, où les frontières nationales ne sont plus des barrières pour les opérations illégales. Les discussions sur la régulation du marché des jeux d’argent en Thaïlande restent tendues, reflétant un équilibre délicat entre répression légale et opportunités économiques.

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