Le 10 septembre, l’Autorité Britannique des Courses Hippiques (BHA) a tenu sa promesse de faire grève, entraînant l’annulation de toutes les courses de chevaux au Royaume-Uni. Initialement prévues à Uttoxeter, Lingfield, Kempton et Carlisle, ces réunions ont été suspendues suite à une annonce faite le mois dernier.
Cette grève vise à protester contre une hausse proposée des taxes qui ferait passer l’imposition sur les courses de chevaux et les paris sportifs de 15% à 21%, alignant ainsi le taux sur celui des casinos en ligne au Royaume-Uni. Cette décision de faire grève a été convenue entre la BHA et les deux entités qui supervisent les courses sur ces sites, à savoir le Jockey Club Racecourses et l’Arena Racing Company.
La campagne « Axe the Racing Tax » appelle à un soutien massif et a déjà recueilli plus de 12 000 signatures sur une pétition. Selon la campagne, cette « taxe sur les courses » coûterait au sport au moins 66 millions de livres par an et menacerait des milliers d’emplois, du personnel des écuries aux petits hôtels et pubs locaux. Brant Dunshea, directeur général intérimaire de la BHA, est aujourd’hui à Westminster pour diriger une manifestation contre cette taxe. Il a déclaré lundi à Sky Sports Racing : « Nous essayons de créer un espace où les dirigeants de l’ensemble du sport, ainsi que les parties prenantes et participants, peuvent se rassembler au cœur du gouvernement, à Westminster, et faire entendre notre message clair sur la proposition d’harmonisation des droits de pari. »
Racing TV, qui aurait diffusé les courses, s’est joint à la campagne. La chaîne, appartenant à Racecourse Media Group, a mis en place son propre site pour permettre aux supporters d’envoyer directement un e-mail à leur député pour s’opposer à l’augmentation fiscale. En juillet, la société a rapporté que plus de 3 000 e-mails avaient été envoyés aux députés. Nick Mills, PDG de Racecourse Media Group, a déclaré : « Le fait que 3 000 e-mails aient été envoyés à 615 des 650 députés en un peu plus de 10 jours montre la force de l’opposition à la taxe sur les courses. Nous appelons les députés à faire part des profondes préoccupations de leurs électeurs au Chancelier, au DCMS et au numéro 10. »
Pourtant, ces campagnes pourraient ne pas avoir l’effet escompté. Selon le Mirror, un sondage révèle que 64% du public britannique est favorable à l’idée d’augmenter les taxes sur les sociétés de jeux. L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown a soutenu des recommandations visant à augmenter les taxes à hauteur de 50% sur les jeux d’argent. Cette proposition, basée sur une recherche de l’Institut pour la Recherche sur les Politiques Publiques (IPPR), suggère une taxe de 50% sur les casinos en ligne et les machines à sous, ainsi qu’une augmentation de la taxe sur les paris sportifs à 25%. L’IPPR affirme que les revenus supplémentaires pourraient être utilisés pour lutter contre la pauvreté infantile.
Le Conseil des Paris et Jeux (BGC) s’est exprimé contre cette proposition, affirmant qu’une augmentation drastique des taxes causerait des « dégâts incalculables ». L’organisation, dont la BHA et les sociétés de jeux font partie, a publié ses propres données d’enquête, montrant que 74% des parieurs estiment que le pari fait partie de la culture britannique. Grainne Hurst, PDG du BGC, a également déclaré qu’une augmentation des taxes ne ferait que pousser les parieurs à utiliser des sites offshore non réglementés. Elle a ajouté : « Seules des réglementations équilibrées et un régime fiscal stable peuvent protéger les consommateurs, assurer des emplois et garantir que les paris et les jeux continuent d’être un secteur responsable et en croissance, et une part fière du patrimoine culturel britannique. »
En dépit du soutien public à une hausse des taxes, le débat sur l’équilibre entre régulation accrue et maintien d’un secteur des jeux florissant reste ouvert. Le secteur des paris, avec ses emplois et son impact économique considérable, joue un rôle crucial dans l’économie britannique. Tandis que certains défendent une augmentation des taxes pour renforcer la protection sociale et réduire les inégalités, d’autres s’inquiètent de l’impact potentiel sur l’emploi et de la dérive des parieurs vers des marchés non réglementés. Le dilemme réside dans la recherche d’un compromis qui protège à la fois les intérêts économiques et sociaux.

Luc Lemaire est un blogueur passionné qui adore écrire sur les casinos et l’industrie du jeu. Joueur à temps partiel depuis plusieurs années, il est fasciné par la psychologie du jeu.