La dépendance au jeu chez les enfants en Corée du Sud : un enjeu croissant

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En Corée du Sud, des enfants d’âge scolaire primaire reçoivent un traitement pour dépendance au jeu, alors que les problèmes de paris chez les jeunes continuent de s’aggraver. Le centre de prévention et de traitement des problèmes de jeu de Corée a révélé que l’année dernière, neuf enfants de moins de 13 ans ont utilisé son service dédié au traitement de la dépendance au jeu.

Cela souligne une tendance préoccupante où même les enfants qui n’ont pas encore terminé l’école primaire cherchent une aide professionnelle pour la dépendance au jeu. En parallèle, les données indiquent que 4 144 adolescents ont utilisé ce service l’année dernière, soit une augmentation de 3,2 fois par rapport à 2020, où 1 286 adolescents avaient sollicité de l’aide. Ce chiffre a continué de croître chaque année, avec 1 242 adolescents en 2021, 1 460 en 2022, et 2 093 en 2023.

Les discussions se sont intensifiées après la publication des données par le député Cho Kye-wo, membre du Parti démocratique au pouvoir et du comité de la Culture, des Sports et du Tourisme de l’Assemblée nationale. Ces statistiques mettent en lumière une augmentation constante de la dépendance au jeu chez les jeunes.

Le Comité de Supervision Intégrée de l’Industrie du Jeu, une agence gouvernementale rattachée au bureau du Premier ministre, a également publié des données montrant une hausse du jeu illégal en ligne de 2020 à 2024. En 2020, la plateforme de surveillance du comité a détecté 20 928 cas de jeu en ligne, chiffre qui a grimpé à 50 439 en 2024 et atteint déjà 32 235 en août de cette année.

Face à ces défis, le député Cho appelle le gouvernement à agir rapidement, soulignant que « la dépendance au jeu chez les jeunes n’est pas seulement un problème individuel. C’est un désastre social qui peut mener à l’effondrement de la vie familiale, à l’agitation dans les communautés et au crime. Il est temps que le gouvernement intervienne. Nous devons institutionnaliser l’éducation à la prévention des jeux d’argent, à commencer par le niveau scolaire. »

Le mois dernier, la police sud-coréenne a révélé une augmentation spectaculaire des cas de criminalité juvénile liés au jeu, multipliée par 24 entre 2021 et 2024. Cette montée en flèche des incidents montre à quel point le problème est enraciné et nécessite des mesures immédiates.

En réponse, la commission a lancé ce mois-ci une « période spéciale de signalement » de huit semaines. Pendant cette période, les conseillers des collèges et lycées sont invités à signaler les sites de jeu illégaux populaires utilisés par les élèves, tandis que la Commission des normes de communication de Corée, régulateur des médias et de l’internet du pays, suivra avec des ordres de blocage pour les fournisseurs d’accès IP.

Cependant, un autre point de vue existe. Certains estiment que l’accent devrait être mis non seulement sur la répression, mais aussi sur la sensibilisation et l’éducation préventive dès le plus jeune âge. Un expert a déclaré que la solution réside dans l’équilibre entre la dissuasion des activités illégales et la compréhension des raisons pour lesquelles les jeunes sont attirés par le jeu en premier lieu. Cela nécessite une approche holistique incluant les parents, les écoles et la communauté en général.

La Corée du Sud se trouve à un carrefour critique. Alors que le pays vise à protéger ses jeunes des dangers du jeu, l’équilibre entre l’éducation, la prévention et les mesures punitives déterminera le succès de cette lutte contre un problème qui menace de s’épanouir encore davantage. La situation appelle à une action collective et coordonnée pour inverser cette tendance avant qu’elle ne devienne incontrôlable.

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