Un joueur de rugby français admet un vol de fonds d’équipe pour financer son addiction au jeu

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En octobre 2025, Jérôme Bosviel, un joueur renommé du Top 14 de rugby français, a admis être honteux d’avoir détourné les fonds de son équipe pour alimenter sa dépendance au jeu. Son équipe, Montauban, qui venait de remporter le titre Pro D2, n’a pas pu se permettre de partir en vacances comme prévu à cause de ce vol.

Bosviel avait commencé à siphonner de l’argent du compte d’épargne de l’équipe durant la saison 2024-25 pour satisfaire son besoin de jeu. Les joueurs de Montauban espéraient fêter leur promotion inattendue en juin avec un voyage à Ibiza, mais ont dû annuler lorsque la disparition des fonds a été révélée.

Au moment où Montauban a scellé son titre, Bosviel a avoué son acte à ses coéquipiers. Depuis, il a remboursé les sommes dues et a accordé une interview décrivant comment sa dépendance a échappé à son contrôle et les effets dévastateurs qu’elle a eus sur lui. « Je n’étais plus moi-même. J’ai fait une erreur. J’ai honte, » a-t-il confié à Rugbyrama.

La révélation de son vol a été un choc pour l’équipe. Un lundi après la reprise, Bosviel a avoué devant toute l’équipe ce qu’il avait fait. Bien que certains soient encore en colère contre lui, il reconnaît qu’il a déçu ses coéquipiers.

Bosviel a caché son problème de jeu à sa famille et ses amis. Il s’est enfoncé dans les jeux de hasard, le poker, et les paris du Pari Mutuel Urbain (PMU), une organisation française de paris renommée pour les courses de chevaux et les jeux en ligne. Il a précisé que son jeu n’avait rien à voir avec le rugby, mais il a admis que sa passion pour le jeu était devenue incontrôlable. « Je l’ai caché à tout le monde autour de moi. Je suis l’aîné de la fratrie, je suis père, je ne voulais pas en parler… Quand je jouais au rugby, je n’y pensais pas. Mais une fois dehors, je me repliais sur moi-même, » a-t-il expliqué.

Les stars du sport sont souvent interdites de parier, mais généralement cela se limite à leur propre discipline sportive. Par exemple, le golfeur Marco Penge a récemment déclaré ne pas savoir que parier sur des événements auxquels il ne participait pas était interdit, ce qui lui a valu une suspension de trois mois. Ce type de réglementation vise à prévenir les conflits d’intérêts, mais Bosviel, bien qu’il n’ait pas été pris par les autorités, a trouvé dans la confession à ses coéquipiers un moyen de commencer sa guérison.

La France envisage d’élargir ses options de jeu légales. Le gouvernement a récemment retiré un amendement proposé au budget 2025 qui aurait permis la légalisation des casinos en ligne. Cependant, l’association des jeux en ligne de France (AFJEL) estime que cette inaction ne sert qu’à alimenter la croissance du marché noir. Nicolas Béraud, PDG de Betclic et président de l’AFJEL, a déclaré que « le statu quo n’est plus tenable », car les opérateurs agréés sont désavantagés et ne peuvent offrir des produits clés aux consommateurs.

Les opposants à la légalisation des jeux d’argent en ligne soutiennent qu’elle pourrait augmenter le taux de joueurs problématiques, à l’instar de Bosviel. Béraud affirme que ces individus jouent déjà en ligne, mais sur des plateformes non réglementées. « Nous ne savons honnêtement pas si les taux de jeu problématique ont augmenté ces dernières années, mais les quatre millions qui jouent sur des sites illégaux devraient être intégrés dans un cadre légal. Personne n’est mieux placé que les opérateurs en ligne pour surveiller l’activité et détecter les joueurs problématiques, » ajoute-t-il.

Dans le cas de Bosviel, il a pu cacher sa dépendance aux opérateurs, à sa famille, à ses amis et à ses coéquipiers. Il a depuis remboursé la totalité de la somme volée et affirme avoir fermé tous ses comptes de jeu. Il a conclu son interview récente en déclarant : « Maintenant, je ne veux faire qu’une chose : jouer au rugby. »

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