Le 30 septembre 2025, une lettre en préparation circule sur Capitol Hill. Un groupe bipartite de sénateurs remet en question la raison pour laquelle la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) a permis la prolifération des contrats d’événements sportifs, une pratique que les critiques estiment brouiller la frontière entre dérivés financiers et jeux de hasard.
Les sénateurs Catherine Cortez Masto (D-NV) et John Curtis (R-UT) mènent cette enquête. La lettre contient 11 questions adressées à la CFTC, exigeant des réponses d’ici le 23 octobre. Ils avertissent que la position fédérale risque de saper la souveraineté des États et des tribus.
Les questions des législateurs abordent directement si les contrats d’événements sportifs doivent être traités comme des produits financiers réglementés ou considérés comme des instruments de jeu illégaux. Parmi les interrogations :
Pourquoi la CFTC n’a-t-elle pas appliqué sa propre Régulation 40.11, qui interdit les contrats d’événements liés au jeu ?
Quand la CFTC reprendra-t-elle l’application de cette règle pour prévenir les contrats d’événements sportifs illégaux ?
Combien de marchés de contrats désignés ont certifié ces contrats, et comment la CFTC les guide-t-elle ?
Si la CFTC croit que ces contrats sont légaux selon le Commodity Exchange Act, comment conseille-t-elle aux entreprises de respecter les lois étatiques interdisant les paris sportifs ?
Comment la CFTC guide-t-elle les entreprises sur les lois sur la souveraineté tribale dans les zones où les tribus ont des accords exclusifs ?
Le cœur de la lettre se concentre sur la Régulation 40.11, qui interdit les contrats d’événements « impliquant le jeu » et d’autres activités contraires à l’intérêt public. Les critiques affirment que la CFTC a échoué à appliquer la règle de manière cohérente.
Des plateformes de prédiction comme Kalshi proposent des contrats d’événements sportifs, qui représentent désormais la majorité du volume des transactions. Kalshi permet aux utilisateurs de parier sur les résultats d’événements sportifs professionnels et universitaires, y compris la NFL et le football NCAA.
La CFTC a permis à Kalshi de proposer ces contrats via un processus d’auto-certification. Toutefois, les inquiétudes montent parmi les législateurs que des entreprises contournent les lois étatiques sur le jeu et les règles de protection des consommateurs.
Les régulateurs du Nevada, du Maryland et du New Jersey ont déjà émis des ordonnances de cessation contre les contrats d’événements de Kalshi. Le Massachusetts est allé plus loin, avec le procureur général intentant un procès pour affirmer l’autorité locale.
Les gouvernements tribaux tirent également la sonnette d’alarme. L’Alliance tribale des nations indiennes souveraines avertit que les contrats sanctionnés au niveau fédéral pourraient préempter l’exclusivité du jeu tribal, une source importante de stabilité économique pour de nombreuses communautés.
Parallèlement, le lobbying pour Kalshi s’intensifie. L’ancien sénateur Blanche Lincoln, désormais lobbyiste pour Kalshi, a soumis des commentaires favorables à la CFTC, marquant une inversion de ses positions passées.
Les préoccupations concernant l’intégrité et la protection des consommateurs augmentent. Les plateformes de contrats d’événements pourraient manquer de mesures comme la vérification de l’âge et les protocoles de lutte contre le blanchiment d’argent.
Les ligues sportives, telles que la Major League Baseball, exhortent la CFTC à garantir des protections d’intégrité, avertissant que des athlètes ou des initiés pourraient manipuler les marchés.
La CFTC et la SEC ont organisé une table ronde conjointe le 29 septembre pour explorer l’harmonisation réglementaire, les contrats d’événements figurant parmi les sujets prioritaires. Cependant, l’événement n’a pas abordé les préoccupations des sénateurs sur les contrats d’événements sportifs ou l’application de la Régulation 40.11.
Pour le moment, la table ronde a renforcé le signal que la coordination entre la SEC et la CFTC est vitale à l’ère des innovations convergentes. Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse quant à savoir quand (ou si) les contrats d’événements sportifs seront traités de manière approfondie.
Les sénateurs exigent des réponses d’ici fin octobre, garantissant que l’agence ne peut éviter la question bien longtemps.

Luc Lemaire est un blogueur passionné qui adore écrire sur les casinos et l’industrie du jeu. Joueur à temps partiel depuis plusieurs années, il est fasciné par la psychologie du jeu.