Les usuriers en Corée du Sud continuent d’exploiter les adolescents accros aux jeux d’argent

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En Corée du Sud, les usuriers continuent de prêter de l’argent à des adolescents souffrant d’addiction au jeu, malgré une répression gouvernementale intensive. Le quotidien sud-coréen Chungnam Ilbo a rapporté que les fournisseurs de prêts illégaux à taux d’intérêt élevé ciblent principalement les mineurs qui ont besoin de liquidités rapidement pour acheter des billets de concert de K-pop ou jouer en ligne.

Le Financial Supervisory Service (FSS), l’un des principaux régulateurs financiers du pays, lutte contre une recrudescence des publicités en ligne pour ces services depuis plusieurs mois. Le FSS affirme que sa répression a donné des résultats significatifs.

Cependant, certains opérateurs continuent d’offrir aux adolescents un service connu sous le nom de « prêts par procuration », une pratique qualifiée de « toujours répandue » par le journal. Ces prêts par procuration consistent à fournir aux adolescents des prêts minimes, généralement inférieurs à 100 000 won (73 dollars).

Les usuriers imposent ensuite des taux d’intérêt exorbitants allant de 10 à 30 %, ainsi que des « frais de service et de retard ». Les régulateurs s’inquiètent de l’impact sur la jeunesse, soulignant que les usuriers exploitent des failles pour piéger les jeunes.

Les données publiées par le FSS en réponse à une demande du législateur Heo Young du Parti démocratique au pouvoir montrent que le nombre de publicités pour les prêts par procuration a plus que triplé, passant de 1 211 en 2019 à 3 959 en 2023. Toutefois, ce chiffre a chuté brutalement l’année dernière, atteignant seulement 795, soit un cinquième du total de l’année précédente. Le régulateur attribue cette baisse à une répression de six mois sur ces services.

Cependant, des critiques suggèrent que les efforts réglementaires et policiers sont insuffisants pour protéger les jeunes. Les législateurs se plaignent que la majorité des usuriers impliqués soient des individus privés, ce qui signifie que « les enquêtes et les sanctions sont souvent inadéquates ». Les victimes affirment qu’elles rencontrent des difficultés pour obtenir l’aide des régulateurs et de la police, ce qui les empêche souvent de chercher une assistance juridique.

D’un autre côté, certains analystes estiment que l’accent mis sur la répression pourrait détourner l’attention des facteurs sous-jacents du problème, comme l’absence de programmes efficaces de sensibilisation et de prévention pour les jeunes. Ils soulignent que même si la répression est nécessaire, elle doit être accompagnée de mesures éducatives pour être vraiment efficace.

Heo a déclaré qu’il était impératif de « réviser notre système de surveillance publicitaire et de renforcer notre réponse aux transactions financières illégales ». En juin de cette année, la police sud-coréenne a démantelé un portail de jeux d’argent illégal d’une valeur de plus de 18 millions de dollars, affirmant que de nombreux utilisateurs du site étaient des adolescents. Et le mois dernier, des données gouvernementales ont révélé que plusieurs enfants d’école primaire ont récemment reçu un traitement pour addiction aux jeux d’argent.

En conclusion, si les efforts du gouvernement pour lutter contre l’exploitation des jeunes par les usuriers montrent des signes de succès, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer cette pratique préjudiciable. La question nécessite une réponse coordonnée et compréhensive, intégrant à la fois des mesures répressives et préventives pour protéger les mineurs.

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